Apprendre l’art aux jeunes réfugiés en Grèce

Anne, notre artiste finlandaise préférée qui fait partie de l’équipe de JEM Lyon depuis plusieurs années est revenue d’un temps de mission en Grèce parmis les enfants- réfugiés. Pendant un mois et demi elle est allée enseigner l’art, témoigner et soutenir ces populations en exils: elle nous raconte son expérience.

Depuis l’été dernier le centre Habibi est né en Grèce pour organiser des classes et offrir une éducation aux enfants réfugiés de 10 à 16 ans pour qu’ils ne soient pas livrés à eux même.

Ce centre a été ouvert avec les moyens du bord par deux bénévoles qui ont vu le besoin criant d’offrir une éducation à ces enfants des camps du nord de la Grèce.

Vu le manque de moyen du gouvernement grec et des organisations humanitaires, ces enfants n’avait aucune possibilité d’aller à l’école.

Ce centre c’est donc organisé pour donner chaque jour des cours d’anglais, de grec, de math d’informatique.

Je m’occupais des cours d’art plastique, c’était ma première expérience pour enseigner le dessin à des enfants, ça n’a pas été facile tout les jours pour moi! J’ai du utiliser toute la créativité pour leur donner des cours adaptés, pour qu’ils me comprennent, qu’ils soient intéressés et évoluent dans leur talent. Leur niveau d’anglais et leur niveau scolaire était tous différent, c’était difficile de communiquer avec certains.

Pour moi ma plus grande mission n’était pas de leur apprendre l’art mais d’investir dans leur vie, de les encourager et de leur montrer de l’amour.

Ils avaient toujours tendance à se dénigrer:
– je ne peux pas dessiner, je ne sais pas faire.
Je leur répondais tout le contraire, chaque jour:
– tu peux le faire! Tu vois, C’est bien! Tu ne peux pas dire que tu ne sais pas si tu n’essaies pas… Bravo tu as réussi!

Nous encouragions les étudiants à apprendre des choses nouvelles, à s’ouvrir à d’autre culture et à construire l’unité malgré les différences.

Nous avions des enfants issues de minorités Yazidi et des enfants musulmans et ils avaient beaucoup de mal à travailler ensemble. À cause des persécutions que cette minorité a subit de la part de musulmans extrémistes dans le passé, les enfants Yazidi apprennent très jeunes à détester les musulmans. Ce n’était donc pas toujours facile de les faire travailler et apprendre ensemble, mais nous voulions avoir des classes mixtes. Appendre à se connaître est le meilleur remède contre les préjugés et le premier pas vers le pardon…

On a eu également l’occasion de témoigner à beaucoup de voisins qui voyaient vraiment la différence entre notre témoignage et celui des autres travailleurs humanitaires…

Anne Uusitalo

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